Après l'appel du maire de Faymont, les communes forestières de Bourgogne Franche-Comté pourraient donner un chêne de leur forêt pour reconstruire la charpente de Notre-Dame de Paris. C'est la proposition du président de l'union régionale des communes forestières de BFC.
Dès lundi soir, Jean-Philippe Gimenez, le maire de la commune de Faymont en Haute-Saône, avait proposé sur les réseaux sociaux que les communes forestières se mobilisent pour la reconstruction de la charpente de Notre-Dame de Paris.
Un geste très vite partagé sur les réseaux sociaux. Ce matin, ce post facebook a été partagé plus de 4000 fois. Sur twitter, les soutiens affluent également.
Suite au drame que la France a connu hier soir avec l’embrasement de Notre-Dame-de-Paris, la #HauteSaône est plus que jamais solidaire ! Merci au maire de Faymont pour son engagement qui est un exemple pour nous tous pic.twitter.com/IHb72Gjjnv
— Christophe Lejeune (@lejeune_ch) April 16, 2019
Confirmation ce matin avec Jacky Favret, le président de l'Union régionale des communes forestières de Bourgogne Franche-Comté. Joint au téléphone alors qu'il était en forêt de Blondefontaine, ce fin connaisseur du milieu forestier a annoncé qu'il allait proposer aux présidents des sept autres départements de la Bourgogne Franche-Comté de demander aux communes forestières de leur secteur de "donner un chêne de leur forêt pour Notre-Dame de Paris".
C'est ce qu'il fait dès aujourd'hui auprès des 530 communes forestières de Haute-Saône. Mais Jacky Favret veut aller plus loin en proposant à toute la profession de faire un geste de solidarité. Demain à Paris, en tant qu'administrateur de France Bois forêt qui représente l'interprofession, il proposera aux scieurs et aux charpentiers de se joindre à cette élan de générosité.
D'ici quelques temps, des experts devront repérer les chênes susceptibles d'être utilisés pour la charpente de la cathédrale de Paris. Tous les chênes n'ont pas forcément les capacités requises. Il faut un bon diamètre, une longueur suffisante et surtout des qualités techniques très particulières. Un bon chêne pour ce type de charpente peut valoir entre 1000 et 5000 euros.
En Bourgogne Franche-Comté, plus de 3000 communes forestières sont concernées par cette démarche solidaire. En terme de volume, la Bourgogne Franche-Comté fait partie des premières régions "réservoirs" de chêne en France.
Dans l'après-midi, le syndicat de la filière bois SFB a publié un communiqué indiquant leurs exploitants-forestiers "réserveront leurs plus belles grumes à la reconstruction de ce chef-d’œuvre et offriront, en fonction de leurs moyens, les joyaux de leur production.»
Toujours dans ce communiqué, David Caillouel, président du SFB affirme : « Notre-Dame représente un patrimoine unique de notre civilisation qui illustrait le savoir-faire incomparable des charpentiers français. Il avait fallu plus de 1300 chênes majestueux pour réaliser cette œuvre admirable. Il est, aujourd’hui, de notre devoir de procurer aux talents, qui relèveront le défi de réhabiliter cette charpente exceptionnelle, les ressources forestières dont ils auront besoin".